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de l’abbaye de pontigny.

en disant qu’il fallait de suite mettre la main à l’œuvre, et l’abolir totalement. Son discours fit une telle impression, que le lendemain le doyen assembla le chapitre, et demanda que l’on avisât aux moyens de supprimer cette fête il fut convenu qu’on allait s’en occuper, et qu’on emploierait même le bras séculier s’il était nécessaire. Elle fut en effet abolie les années suivantes. Ce trait de Jean de la Paix nous reporte aux premiers âges de la vie monastique dans les Gaules, lorsque les moines partageaient les périls et les travaux de l’apostat.

Cart. de Pont., T. ii, p. 592.Gaucher, seigneur de Maligny, fonda alors (1399) une messe qui devait être dite chaque jour, à perpétuité, dans l’abbaye de Pontigny, pour le repos de l’âme de son père, de sa mère et de ses amis. Il veut qu’elle soit sonnée par environ quarante-cinq coups. Considérant, dit-il, la bonne et vraie amour affection qu’il a heu et a de présent à l’Esglise et aus religieux messeigneurs l’abbé et convent de l’Esglise de Pontigny, en la quelle ont esté chascun jour, sont et se font plusieurs biens spirituels… Ensuite il entre dans le détail des biens de Montigny et de la Chapelle, qu’il abandonne pour cette fondation.

Jehannot Chaudot de Viliers-Vineux, donna un pré pour la fondation de deux anniversaires, chaque année, à perpétuité (1392).

Jeanne de Châlons, épouse d’Hervey de Donzy, morte en 1400, fut alors enterrée dans le sanctuaire de l’église de Pontigny. Elle avait aussi fondé une messe à perpétuité. Son tombeau, élevé de quatre pieds, portait son effigie, autour de laquelle on lisait cette inscription : « Cy gist noble et puissante