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de l’abbaye de pontigny.

raient été plus florissans, se seraient fait un devoir de donner à leurs disciples d’autres lois, d’autres institutions. » Enfin, il émet le vœu que les religieux puissent porter des secours aux prêtres des campagnes ; qu’ils tiennent des écoles et qu’ils forment quelques élèves pour le sanctuaire. Toutes sortes de précautions sont prises pour rendre la vie monastique à son austérité primitive. Dans nos temps critiques et raisonneurs, elle est devenue comme le type de la vie molle et indolente ; et cependant combien en est-il parmi les plus ardens à dénigrer les habitans des cloîtres, qui voulussent supporter le régime et les liens de la communauté la plus relâchée ? Outre la méditation, le chant de l’église, les lectures, qui remplaçaient efficacement le travail des mains et gênaient à toute heure la liberté des moines, à quelle sévérité de costumes, de nourriture, de mœurs, d’habitudes, n’étaient-ils pas assujétis ?


JEAN DEPAGUY.

Il naquit à Sedan, entra dans l’abbaye de Pontigny avec son frère, qui fut fait procureur. Il joignait à un grand amour de l’étude de vastes connaissances pour l’administration. On le jugea capable de relever l’abbaye de Pontigny de l’état de dépérissement dans lequel elle était tombée. En effet, en moins de deux ans il couvrit les trois quarts des dettes que le monastère avait contractées sous le règne précé-