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de l’abbaye de pontigny.

mains, et occupaient ainsi les bras des serfs qu’ils tiraient de la misère. Les seigneurs, au contraire, voulaient conserver les bois pour y prendre le plaisir de la chasse, passion dominante de la noblesse de ce siècle.

T. ii, p. 347.

Cependant les moines trouvant quelque chose de barbare à chasser les habitans de Sainte-Porcaire de leurs maisons pour en prendre possession selon le don qui venait de leur en être fait, le comte Guillaume vint au secours de leur charité en dédommageant tous les habitans, de sorte qu’ils sortirent de leur plein gré, et furent remplacés par des frères convers, ou de simples métayers des religieux. Le village de Sainte-Porcaire fut ainsi détruit[1]. La

  1. Sainte-Porcaire, Sancta Porcaria, Sancta Porcharia, est présentement une ferme entre les Baudières et Pontigny sur le penchant d’un coteau. Elle tire son nom et son origine d’une vierge d’Italie, nommée Porcaire, qui vint jusqu’à Auxerre à la suite du corps de saint Germain, mort à Ravenne. Aussitôt qu’il fut déposé dans le tombeau, elle se retira dans un lieu solitaire au-delà du Serain, et y bâtit un hermitage, où elle passa ses jours dans l’exercice de toutes les vertus. Après sa mort, les fidèles du voisinage élevèrent une chapelle sur son tombeau. On croit encore en remarquer les ruines dans une grange. Sa fête se célèbre le 8 octobre. Heric de mirac.
    apud lab., t. 1,
    p. 540.
    Héric écrivait au neuvième siècle que le corps de sainte Porcaire reposait à environ neuf milles d’Auxerre dans une chapelle célèbre par les miracles dus à son intercession. Ainsi le corps de cette sainte doit reposer encore sous les ruines de cette chapelle, dans un tombeau de pierre. Une charte de 1119 donne à cette chapelle le titre d’église. Ecclesia sanclæ Porcariæ.
    Cart. de Pont.,
    t. ii, p. 368 et
    186.
    Au douzième siècle, un village s’était formé autour de la chapelle de sainte Porcaire. On y voyait une garenne, des vignes, des jardins et des terres labourables. En 1119, Geoffroy du Moulin, Jean et Milon ses frères,T. iii, p. 230
    et 50.
    donnèrent à l’abbaye de Pontigny les terres qu’ils possédaient en alleu à Sainte-Porcaire, et emme-