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LES LITTÉRATURES DE L’INDE


PREMIÈRE PARTIE
LITTÉRATURE SACRÉE


Peut être n’offense-t-on aucune conviction sincère en constatant que la religion a été partout la grande éducatrice de l’humanité. Les moins religieux en conviennent, quelques-uns à regret, mais il leur plaît de songer que son rôle est fini. Ils n’auraient même pas cette mince consolation dans l’Inde, où la littérature et les arts, la science et la philosophie n’ont point encore appris à maudire leur mère. Non seulement l’Inde possède la littérature sacrée la plus vaste, l’une des plus anciennes et des plus intéressantes qu’il nous soit donné de pénétrer ; mais le terme même de « littérature profane », tel que nous l’entendons, n’a point de sens pour elle et n’y trouve d’application que par voie de contraste. Les Grecs ont dressé des autels à Homère ; mais l’idée que l’Iliade fut divinement inspirée n’a