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CHAPITRE III

LES PURÂNAS


À part les pastiches de date récente, dont nous n’avons pas à tenir compte, les Purânas sont les produits les plus tardifs du génie épique de l’Inde ; et, s’ils figurent déjà dans la présente section de cette histoire, — ils auraient pu même, à la rigueur, prendre place dans la première, — c’est à leur caractère religieux qu’ils le doivent, et au renom d’immémoriale antiquité qu’ils ont usurpé. Le mot purâna est un adjectif qui signifie « ancien » : un Purâna est donc un recueil de « récits du temps jadis », et le terme le plus adéquat pour en donner l’idée est celui de « légende », mais en gardant à ce terme le sens de foi respectueuse qu’il a, par exemple, dans le titre de notre Légende Dorée. Et le rapprochement, dès lors, ne s’arrête pas à la ressemblance des noms, on peut le pousser jusqu’au fond des choses : la foule des croyants, qui ne saurait entendre les Védas, les Brâhmanas, ni même les Çâstras, comprend et goûte le roman d’aven-