ïis LES LITTÉRAT1 RES DE L'INDE
sance créatrice de la nature l'emporte infiniment sur celle du travail humain- Elle se divise en six chants, autanl que l'Inde tropicale compte de sai sons, de deux mois chacune; l'été, avec sa lumière aveuglante et sa meurtrière sécheresse ; la période des pluies, sa buée chaude parfois plus intolérable encore, ses lourdes nuées sillonnées d'éclairs el son déluge croupissant ; l'automne, la saison exquise, quand les eaux en excès ont passé dans la sève des plantes, et que les frais vents du nord commencent
- i souffler. amenant les journées douces et les nuits
sereines : l'hiver, temps de repos où les frimas font plus intimes les .joies de l'amour dans les retraits clos et parfumés 1 ; l'avant-printemps, avec ses retours impré\ us de bisesaigreset de courtes ondées ; le printemps enfin, la renaissance universelle, — la Fâque bénie que toute- les générations ont fêtée et fêteront du même langage ému dans la suite des siècles, tant qu'il y aura des hommes pour commu- nier avec Dieu dans son œuvre mystérieuse et peut-
être consciente.
Le Gîta-Govinda, littéralement « le Berger- lyrique » ou « le Chant de Gôvinda » (autre nom de Krsna), ressemble par le fond au Cantique des Can- tiques, et il a eu la même fortune : Krsna est dieu, et il n'en fallait pas davantage pour que ses lascives amours avec Râdhà parussent symboliser l'union,
1. Comparer le finale des Fantaisies d'hicer de Th. Gau- tier (Émaux et ('mures).
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