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Page:Henry - Les Littératures de l’Inde.djvu/256

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2K) LES LITTÉRATURES DE L'INDE

ÇârAgadhara-Paddhati « Commentaire de Ç. » (du nom de -"u auteur) est du siècle suivant, et ne eontient pas moins de 6000 stances, méthodi- quement rangées sous un grand nombre de ru- briques et empruntées à 264 poètes différents. Il y faut joindre les traités de rhétorique et de poétique, Kâvyâdarça «Miroir des poèmes», ÇrAgâratilaka « Grain de beauté de l'amour», Sarasvatî-Kattihâ bharam « Collier de S. » (déesse de l'éloquence), etc., qui appuient de maintes citations leurs pré- ceptes de style, et les anthologies qui portent les noms caractéristiques de Kavitâmrtakùpa « Puits de l'ambroisie de la poésie » et Subhâçitâmava « Océan des beaux dits ». C'est à s'y noyer.

Bornons-nous à quelques extraits de Çârnga- dhara : ce compilateur n'eût-il pas été ce qu'il paraît être, un homme de goût, encore serait-il difficile que de l'imposante masse de son œuvre l'on ne trouvât pas à dégager quelques pensées clignes de remarque.

(B. 94) Le sage poursuivra la science et la fortune, comme s'il ne devait jamais vieillir ni mourir, et pra- tiquera la vertu, comme s'il était, déjà saisi aux che- veux par la mort.

(B. 573) L'ennemi même qui aborde en hôte notre demeure doit être en hôte accueilli : même à celui qui vient le couper, l'arbre ne refuse pas son ombre.

(B. 956) C'est dans le malheur, non dans la prospé- rité, qu'éclate la grandeur des grands caractères : quand le bois d'aloès est jeté au feu, son parfum n'en est que plus pénétrant.

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