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Page:Henry - Les Littératures de l’Inde.djvu/338

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Par cette raison, nous nous sommes arrêté, en principe, au XIe siècle de notre ère. Toutefois la Râjatarangini, œuvre considérable, est du XIIe, et nous sommes descendu exceptionnellement beaucoup plus bas encore, et jusqu’au XVIe, pour certains ouvrages typiques. Mais, pour le commun d’entre eux, l’époque de l’invasion et de l’expansion musulmanes est la bonne limite. Au delà, ou bien les livres sont écrits en dialectes tout modernes, et dès lors ils ne rentrent plus dans le cadre de cette histoire ; ou ce sont des traités techniques de rhétorique ou de science, ou bien encore des commentaires littéraires, précieux pour l’intelligence des textes sur lesquels ils s’appliquent, mais en eux-mêmes dépourvus de tout agrément ; ou bien enfin, s’ils ressortissent à la littérature, c’est à celle du pastiche, plus haut définie, que l’Inde du moyen âge a élevée à la hauteur d’un principe et que les pandits contemporains continuent fidèlement de tenir en grand honneur.

De cette littérature vaste et variée, déroulée sur l’espace de vingt-cinq siècles, il est facile — et nous ne nous en sommes pas fait faute — de relever les lacunes et les faiblesses. Mais les lui reprocher serait, de notre part, une criante injustice : nous dont la religion est sémitique, grecque la philosophie, romaines les institutions, celtique ou germanique la poésie, et que sais-je encore ? à elle qui n’a reçu de leçons que d’elle-même, a tout fait