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Page:Henry - Les Littératures de l’Inde.djvu/64

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sommet, la sève jaillira. C’est qu’il se dresse là, gonflé de sève, d’âme, de vie, heureux de vivre. Mais que la vie quitte une de ses branches, elle séchera ; une autre, elle séchera ; une troisième, elle séchera ; qu’elle le quitte tout entier, il séchera tout entier. Apprends par là, mon fils, la vérité, » lui dit-il : « tout ce qui s’imprègne de vie meurt ; mais la vie ne meurt pas. Cette essence ténue, c’est l’âme de tout cet univers, c’est la réalité, c’est l’unique vivant ; et cela, c’est toi, mon enfant. — Révérend, daignez m’en enseigner davantage. — Je le veux bien, mon fils, » lui dit-il… (Chândôgya-Up., VI, 11.)

Et la leçon continue, tantôt puérile, tantôt profonde, parfois grotesque de sophistique inconsciente, jamais banale. Ce n’est pas le fond seul, c’est la forme aussi des Upanisads, qui arrache des cris d’admiration aux deux philosophes qui les ont le plus ardemment méditées : Schopenhauer, et son disciple immédiat, M. Deussen.

Nous retombons de haut avec les Sûtras ; mais ici, par définition même, il ne peut plus être question de style ; encore moins dans les Vêdângas, c’est-à-dire dans les angâni ou « membres » du Véda, accessoires scientifiques ou techniques de la grande compilation. Nous sortirions entièrement de la littérature, si nous nous arrêtions aux traités, en général sensiblement postérieurs, qui les enseignent. Il ne faut qu’énumérer en fin de chapitre ces six ordres de connaissances, indispensables à l’exercice du sacerdoce, savoir : phonétique (çiksâ), métrique (chandas), grammaire (vyâkarana), étymo-