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TRÉAT-TRENK

Tréat, s. m., onguent : abstrait d’empr. fr. traiter « médicamenter »

Tréaz, s. m., sable de mer, sable, mbr. traez « rivage », corn. traith > treth > treath, cymr. traeth, vir. tracht, etc. : d’un celt. *trak-iu-, presque identique au lat. tràc-tu-s[1]. la rac. sous trô.

Trébez, s. m., trépied (aussi trébé T., V.), corn. tribet (voc.) > trebath, cymr. trybedd. Empr. lat. tripedem accusatif.

Tréki, vb., échanger : dér. de trok. Cf. leski, terri, etc.

Tréd, s. m., étourneau, corn. troet, cymr. drudwy, ir. truid > trod id. : soit un celt. *trodi- et *trozdi-, à peu près identique à lat. turdus (< *turzdo-s), ag. throstle et al. drossel, lit. strâzdas « grive ». Cf. drask.

Trédé, adj., troisième, corn. trysse > tressa, cymr. trydydd : d’un celt. *tri-tiyo- (cf. *ri), sk. trtiya, zd thritya, lat. tertius, got. thridja, ags. thridda > ag. third, et al. dritte, lit. trécza-s.

Trédémarz, s. f., miracle étonnant. Cf. marz[2].

Trédéren, s. f., douaire (tierce-part). V. sous rann[3].

Tréf, s. f., territoire dépendant d’une succursale. V. sous adré.

Trégas, s. m., variante altérée de tragas.

Tréc’hi, vb., surmonter, vaincre : dér. de 2 tréac’h.

Tréc’houéza, vb., haleter. V. sous tré- et c’houéz, et cf. tréala.

Trei, vb. (ppe trôet), tourner, tordre : dér. de 1 trô.

Treidi (V.), s. m., étourneau : pl. de tréd pris pour un sg.

Treiz, s. m., trajet par eau (aussi treic’h V.). Empr. lat. trajectus, mais sans aucun rapport avec treûzi. V. ce mot.

Tréloṅk, adj., acre : abstrait de trélonka[4]. Cf. torlouṅka.

Tréma (V.), prép., vers : proprement « par ici » (tré-, 3 ma).

Trémen, tréménout, vb., passer, dépasser, surpasser, transgresser, mourir (tré-passer). V. les deux termes sous tré- et moṅt[5].

Treṅk, adj., aigre, sévère, cf. cymr. trwngc « urine » : on rapproche en outre gr. τάργ-ανο-ν, « vinaigre, piquette », et al. dreck « ordure ». V. sous strâk et cf. troaz. — Rien de précis.

  1. Qui signifie « étirement > étendue > terrain continu ».
  2. « Troisième merveille », locution venue du folklore : dans les contes populaires, les récits fantastiques se succèdent au nombre de trois et en gradation.
  3. Le mot, dès lors, devrait être masculin ; mais, l’a s’étant affaibli en e, il est devenu féminin à l’imitation de nombre de mots en -en. Aussi trédérann, trédéarn et trédern.
  4. Signifie donc « difficile à avaler » ; mais la corruption du vb. sous l’influence de tré- est difficile à comprendre.
  5. On attendrait *trévont ; mais il faut se souvenir que la prép. qui signifie « au delà » a, dans toutes les langues, des formes terminées par une consonne.