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querelle. On respectera mieux la vie des hommes, quand, de gaîté de cœur, on ne sacrifiera plus celle des animaux.

Que l’on ne vienne pas nous dire que ces spectacles entretiennent l’ardeur guerrière d’une nation. Le courage guerrier et la cruauté sont deux choses distinctes. Les combats de gladiateurs et de bêtes sauvages dans l’arène ne sont devenus très-fréquents à Rome qu’à l’époque où la population de cette capitale du monde se composait presqu’exclusivement d’affranchis et de gens sans industrie, vivant aux dépens du trésor public, et ne demandant à l’autorité que du pain et les spectacles du cirque — panem et circences. — Or, suivant Montesquieu, la vue continuelle des combats de gladiateurs rendit, à cette époque, les Romains extrêmement féroces. « On remarque, ajoute ce grand écrivain, que Claude devint plus porté à répandre le sang, à force de voir ces sortes de spectacles. L’exemple de cet empereur, qui était d’un naturel doux et qui commit tant de cruautés, fait bien voir que l’éducation de son temps était différente de la nôtre. »

« La populace commença par le spectacle des lions et des panthères qui s’entre-déchiraient, pour en venir bientôt, comme si son appétit une