Page:Henry Blatin - Les courses de taureaux (1868).pdf/70

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 58 —

l’exécution de ce projet trop longtemps ajourné : le révérend Thomas Jackson annonçait, le 2 août 1862, au congrès international des Sociétés protectrices, à Hambourg, que Mlle Burton de Londres avait donné mille livres sterling (25,000 francs), pour l’établissement dans la Péninsule d’une association formée en vue de la suppression de ces jeux si vantés et si révoltants ! Mais pourquoi laisser à des étrangers l’honneur d’une noble fondation à cet égard ? « Est-ce là, s’écriait Pariset, un spectacle fait pour une nation magnanime, et comment l’Espagne n’a-t-elle pas encore son Las Cases pour les animaux[1] ? »

Un grand nombre de journaux espagnols, parmi lesquels nous citerons le Heraldo, le Diario de Barcelone et le Telegrafo, ne craignent pas de déclarer ces spectacles scandaleux, indignes d’une nation civilisée, et ils en demandent l’abolition.

Muley-Abbas, se trouvant à Madrid avec sa suite, en 1862, refusa formellement de se rendre aux courses, ne voulant pas assister au

  1. Introduction aux Statuts de la Société protectrice des animaux, Paris, 1846.