Page:Henry George - Progrès et Pauvreté.djvu/170

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un endroit ce qu’on désire, on est bien près de trouver ce qu’on cherche. Nous avons au moins limité le champ de notre étude. Une chose maintenant est pour nous bien claire : la cause qui, en dépit de l’énorme accroissement de la puissance productive, limite le grand corps des producteurs à la plus petite part du produit avec laquelle on puisse vivre, n’est pas la limitation du capital, ni la limitation des forces de la nature qui répondent au travail. Donc, puisqu’on ne trouve pas cette cause dans les lois qui limitent la production de la richesse, on doit la chercher dans les lois qui gouvernent la distribution. Étudions les donc maintenant.

Il sera nécessaire de revoir dans ses principaux détails le sujet complet de la distribution de la richesse. Pour découvrir la cause qui, à mesure que la population augmente et que les arts productifs progressent, aggrave la pauvreté des basses classes, nous devons d’abord trouver la loi qui détermine quelle part du produit est distribuée au travail sous forme de salaire. Pour trouver la loi des salaires, ou du moins pour être certain de l’avoir trouvée, nous devons aussi chercher les lois qui fixent la part du produit allant au capital, et la part du produit allant aux propriétaires terriens, car comme la terre, le travail et le capital s’unissent pour produire la richesse, c’est entre eux trois que le produit doit être partagé.

Ce qu’on entend par le produit ou la production d’une communauté, c’est la somme de richesse produite par cette communauté, le fonds général d’où sont tirés (aussi longtemps que le stock existant antérieurement n’est pas amoindri) toute consommation et tous revenus. Comme je l’ai déjà expliqué, le mot production ne signifie pas simplement la fabrication des choses, mais encore la plus-value donnée aux choses qu’on transporte ou qu’on échange. Il y a production de richesse dans une communauté purement commerciale, comme il y en a dans une communauté purement agricole ou industrielle ; et dans un cas comme dans l’autre, une part de ce produit doit aller au