Page:Henry George - Progrès et Pauvreté.djvu/173

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qui, à la longue, réduisent le revenu du capital à un taux ordinaire ou même au — dessous de l’ordinaire. Dans les ouvrages qui ont paru depuis, on a donné des exemples semblables et appliqué formellement au mot profit son sens général, avec peut-être exclusion de la rente. Dans tous ces ouvrages, on dit au lecteur que les profits sont faits de trois éléments, le salaire pour la surveillance, la compensation pour les risques, et l’intérêt ou revenu pour le capital.

Ainsi, ni avec sa signification commune, ni avec la signification que lui donne l’économie politique, le mot profit ne peut trouver de place dans la discussion de la distribution de la richesse entre les trois facteurs de la production. Que l’on prenne le mot avec sa signification commune, ou avec celle qu’on lui a spécialement assignée, quand on parle de la distribution de la richesse en rente, salaires et profits, c’est comme si on parlait de la division de l’humanité en hommes, femmes et êtres humains. C’est cependant ce qu’on fait, au grand embarras du lecteur, dans les traités classiques. Après avoir nettement décomposé les profits en salaires de la surveillance, en compensation des risques, et en intérêt ou revenu net pour l’emploi du capital, on commence à traiter de la distribution de la richesse entre la rente de la terre, les salaires du travail, et les profits du capital.

Je suis persuadé qu’il y a des milliers d’hommes qui se sont battus la cervelle à propos de cette confusion de termes et qui ont abandonné la lutte de désespoir, en pensant que puisque la faute ne pouvait être attribuée à ces grands penseurs, ils devaient s’en prendre à leur propre stupidité. Si cela peut leur servir de consolation, qu’ils prennent l’Histoire de la Civilisation de Buckle, et ils verront comment un homme qui avait certainement une idée merveilleusement claire de ce qu’il avait lu, et qui avait lu les principaux économistes y compris Smith, a été égaré par cette confusion des profits et de l’intérêt. Car Buckle (vol. I, ch. II et notes), parle constamment de la