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CHAPITRE II.

LA RENTE ET LA LOI DE LA RENTE.

Le mot rente, avec son sens économique, c’est-à-dire lors qu’il représente cette part du produit qui revient aux propriétaires de la terre, a une signification différente du mot rente pris dans son acception ordinaire. Sous certains rapports, la signification économique est plus étroite que la signification commune ; sous d’autres, elle est plus large.

Elle est plus étroite en ceci : dans le langage ordinaire, nous appliquons le mot de rente aux paiements pour usage des constructions, des machines, des immeubles, etc., aussi bien qu’aux paiements pour l’usage de la terre, et pour l’usage des biens naturels qu’elle renferme ; et en parlant de la rente d’une maison ou de la rente d’une ferme, nous ne séparons pas l’argent donné pour l’usage des améliorations de l’argent donné pour l’usage de la terre seule. Mais de la signification économique sont exclus les paiements pour l’usage des produits quel conques de l’activité humaine, et les paiements pour l’usage des maisons, des fermes, etc., c’est seulement ce qui est payé pour l’usage de la terre qui prend le nom de rente, la part payée pour l’usage des bâtiments ou autres améliorations étant véritablement un intérêt, car c’est un paiement pour l’emploi du capital.

Elle est plus large en ceci : dans le langage ordinaire nous ne parlons de rente que lorsque le propriétaire et celui qui fait usage de la terre, sont des personnes distinctes. Mais pour l’économie politique, il y a aussi rente là où le propriétaire et celui qui fait usage de la terre sont une même personne. Là où