Page:Henry George - Progrès et Pauvreté.djvu/21

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propriété privée de la terre a toujours conduit, et doit toujours conduire à l’asservissement de la classe ouvrière ; que les propriétaires fonciers ne peuvent réclamer justement aucune compensation si la société juge à propos de reprendre ses droits ; que la propriété privée de la terre est si loin d’être en accord avec les perceptions naturelles des hommes, que le contraire seul est vrai ; et qu’enfin dans les États-Unis nous commençons à ressentir les effets de l’admission de ce principe faux et destructeur.

L’enquête se poursuit ensuite dans le domaine de la politique pratique. On voit que la propriété privée de la terre, au lieu d’être nécessaire à son amélioration et à son usage, barre le chemin à l’amélioration et à l’usage, et cause une déperdition énorme de forces productives ; que la reconnaissance du droit commun à la terre n’implique ni combat, ni dépouillement, mais doit être amenée par une méthode simple et facile, par l’abolition de tous les impôts sauf ceux sur la terre. Car ce sont les valeurs foncières qu’une étude des principes de l’imposition prouve être les meilleures qu’on puisse taxer.

Un examen des effets du changement proposé montre alors qu’il augmenterait énormément la production, assurerait la justice dans la distribution, profiterait à toutes les classes, et rendrait possible le mouvement en avant vers une civilisation plus haute et plus noble.

Ici le champ de l’enquête s’élargit ; elle recommence, prenant un nouveau point de départ. Car non seulement les espérances qu’elle a fait naître entrent en lutte avec l’idée très répandue que le progrès social n’est possible que par une lente amélioration de la race, mais encore les conclusions que nous