Page:Henry George - Progrès et Pauvreté.djvu/277

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coles, aux marchandises manufacturées, car pour ces choses la spéculation a simplement pour effet, ainsi que l’expliquent très bien les traités classiques, d’égaliser l’offre et la demande, et de régulariser le jeu de la production et de la consommation, comme le volant régularise la marche d’une machine.

Donc, si la spéculation est la cause de ces crises, cela doit être la spéculation appliquée à des choses qui ne sont pas le résultat du travail, mais sont cependant nécessaires à l’exercice du travail dans la production de la richesse, à des choses en quantité fixe ; c’est-à-dire que cela doit être la spéculation appliquée à la terre.

La spéculation foncière est la vraie cause de la crise industrielle aux États — Unis, cela est évident. Dans chaque période d’activité industrielle, les valeurs foncières se sont élevées constamment, poussées par la spéculation qui leur faisait franchir de grands intervalles. Ces périodes ont été invariablement sui vies d’un arrêt partiel de production, d’une cessation partielle de demande effective, généralement accompagnée d’une débàcle commerciale ; puis, après une certaine période de stagnation comparative, l’équilibre s’est lentement rétabli, et l’activité a régné de nouveau, jusqu’au moment où les mêmes cause reparaissant, ont été suivies des mêmes résultats. On peut voir la chose se passer dans tout le monde civilisé. Les périodes d’activité industrielle ont toujours eu pour point culminant un progrès excessif des valeurs foncières, suivi de symptômes d’arrêt de production, qui se montrent d’abord par la cessation de de mande des pays nouveaux, où le progrès des valeurs foncières a été le plus considérable.

Nous verrons par l’analyse des faits que là doit être la véritable explication de ces périodes de paralysie industrielle.

Tout commerce, rappelons-le nous, est l’échange de marchandises contre d’autres marchandises, et, par là, la cessation de demande pour un genre de marchandise, qui marque la crise commerciale, est en réalité la cessation de l’offre d’autres mar-