Page:Henry George - Progrès et Pauvreté.djvu/279

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production a été arrêtée en quelque endroit, et cette réduction dans l’offre de certaines choses a eu pour résultat la cessation de la demande pour d’autres, l’arrêt se propageant sur tout le terrain industriel et commercial. La pyramide industrielle s’appuie évidemment sur la terre. Les occupations primaires et fondamentales, qui créent la demande pour toutes les autres, sont évidemment celles qui ont pour but d’extraire de la nature la richesse ; par conséquent, si nous étudions d’un point d’échange à un autre, et d’une occupation à une autre, cet arrêt de production qui se montre par une diminution dans les achats, nous devons finalement trouver sur la terre quelque obstacle arrêtant le travail. Il est clair que cet obstacle est le progrès excessif, dû à la spéculation, de la rente, ou des valeurs foncières, qui produit le même résultat que si les propriétaires fermaient la porte au travail et au capital. Cet arrêt de la production commençant à la base des industries entremêlées, se propage de point en point, la suppression de l’offre amenant la suppression de la demande, jusqu’à ce que, pour ainsi dire, la machine entière soit débrayée, et qu’on ait partout le spectacle du travail sans occupation et des travailleurs souffrant de la misère.

Ce spectacle étrange et peu naturel, d’un grand nombre d’hommes de bonne volonté qui ne peuvent trouver du travail, est suffisant pour suggérer la vraie cause à l’esprit de quiconque réfléchit avec suite. Car, bien que l’habitude nous ait rendus moins sensibles à ce spectacle, c’est une chose étrange, et peu naturelle que de voir des hommes qui désirent travailler afin de satisfaire leurs besoins, ne pouvant en trouver l’occasion ; puisque le travail est ce qui produit la richesse, l’homme qui cherche à échanger le travail contre de la nourriture ou des vêtements, ou contre toute autre forme de richesse, est comme celui qui propose de donner de l’or en lingot pour avoir de l’argent monnayé, ou du blé pour avoir de la farine. Nous parlons d’offre et de demande à propos du travail, mais évidemment ce ne sont là que des termes relatifs. L’offre de travail est partout