Page:Henry George - Progrès et Pauvreté.djvu/325

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le progrès matériel ; et il ne peut produire que le même résultat, l’accroissement de la rente.

L’importance qu’on attache, dans la littérature économique et semi-économique, à la coopération comme moyen d’augmenter les salaires et de diminuer la pauvreté, est une preuve frappante de l’ignorance des premiers principes économiques que montrent ceux qui traitent des problèmes sociaux. Il est évident qu’elle ne peut avoir cette tendance.

Écartons toutes les difficultés que rencontre dans les conditions présentes, la coopération pour la consommation comme pour la production, et supposons qu’elle ait supplanté les autres méthodes, que les associations coopératives mettent en rapport le producteur et le consommateur, avec le minimum de dépense, suppriment les patrons capitalistes qui paient les salaires fixes dans les mines, fermes, fabriques, et augmentent énormément l’efficacité du travail, qu’arriverait-il ? Il arriverait simplement qu’il serait possible de produire la même somme de richesse avec moins de travail, et par conséquent que les propriétaires de la terre, source de toute richesse, pourraient demander une plus grande somme de richesse pour l’emploi de leur terre. Ceci n’est pas une théorie ; c’est une vérité prouvée par l’expérience et par les faits existants. Les progrès dans les méthodes et dans les machines ont le même résultat que poursuit la coopération la réduction du coût du transport des marchandises chez le consommateur, et l’accroissement d’efficacité du travail ; et c’est sous ces deux rapports que les vieux pays ont l’avantage sur les nouveaux. Mais comme l’expérience le prouve amplement, les améliorations dans les méthodes et le mécanisme de la production et de l’échange ne tendent nullement à l’amélioration de la condition des basses classes, et les salaires sont plus bas et la pauvreté plus profonde là où les échanges se font le plus économiquement possible, et où la production a l’avantage du meilleur mécanisme. Le bénéfice est tout pour la rente.

Mais supposons que l’association coopérative se forme entre