Page:Henry George - Progrès et Pauvreté.djvu/337

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Nous ferons ainsi subir à nos arguments une nouvelle épreuve contradictoire. De même que nous faisons la preuve de l’addition par la soustraction, et celle de la multiplication par la division, de même en prouvant la suffisance du remède, nous prouverons la correction de nos conclusions sur la cause du mal.

Les lois de l’univers sont harmonieuses. Et si le remède auquel nous avons été conduits, est le vrai remède, il devra être d’accord avec la justice, son application devra être pratique ; il devra être d’accord avec les tendances du développement social, et s’harmoniser avec d’autres réformes.

Je me propose de prouver tout cela. Je me propose de répondre à toutes les objections pratiques qui peuvent être faites, et de montrer que non seulement cette simple mesure est d’une application facile, mais qu’elle est suffisante pour remédier à tous les maux qui, à mesure qu’avance le progrès moderne, naissent de l’inégalité de plus en plus grande de distribution de la richesse, et qu’elle substituera l’égalité à l’inégalité, l’abondance au besoin, la justice à l’injustice, la force sociale à la faiblesse sociale, et qu’elle ouvrira la route à une civilisation plus noble et plus grande.

Je me propose donc de montrer que les lois de l’univers ne sont pas en désaccord avec les aspirations naturelles du cœur humain, que le progrès de la société, s’il doit continuer, peut et doit tendre à l’égalité et non à l’inégalité ; et que les harmonies économiques prouvent la vérité perçue par l’empereur stoïque :

« Nous sommes faits pour la coopération comme les pieds, comme les mains, comme les paupières, comme les rangées des dents supérieures et inférieures. »