Page:Henry George - Progrès et Pauvreté.djvu/352

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les Anglais chérissent pour des souvenirs délicats et glorieux, et pour laquelle leur devoir, si besoin en est, est de verser leur sang et de donner leur vie.

Je ne parle que des Îles Britanniques, parce que, la propriété foncière y étant plus concentrée, elles offrent un exemple plus frappant de ce qu’implique nécessairement la propriété privée de la terre. « Les fruits du sol appartiennent à celui qui le possède en un temps quelconque ; » cette vérité devient de plus en plus apparente à mesure que la population devient plus dense et que l’invention et le perfectionnement ajoutent à la puissance productive ; mais partout c’est une vérité, aussi bien dans nos nouveaux États que dans les Îles Britanniques ou sur les bords de l’Indus.


CHAPITRE II.

L’ASSERVISSEMENT DES TRAVAILLEURS EST LE RÉSULTAT DERNIER DE LA PROPRIÉTÉ DE LA TERRE.

Si l’esclavage personnel est injuste, la propriété privée de la terre l’est également.

Car, les circonstances étant ce qu’elles peuvent être, la propriété de la terre produira toujours la propriété des hommes, à un degré mesuré par la nécessité (réelle ou artificielle) de l’usage de la terre. Ceci n’est que l’exposé, sous une forme différente, de la loi de la rente.

Et quand cette nécessité est absolue, quand il faut ou mourir de faim ou faire usage de la terre, alors l’esclavage des hommes, compris dans la possession de la terre, devient absolu.

Placez une centaine d’hommes dans une île dont ils ne peuvent pas s’évader ; que vous fassiez de l’un de ces hommes le maître absolu des quatre-vingt-dix-neuf autres, ou que vous le fassiez le propriétaire absolu du sol de l’île, cela ne fera aucune différence pour lui ou pour eux.