Page:Henry George - Progrès et Pauvreté.djvu/438

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

travail. La compétition ne serait plus d’un seul côté comme maintenant. Au lieu que les ouvriers luttent entre eux pour avoir du travail, faisant, par leur compétition, baisser les salaires jusqu’au point où ils fournissent à peine de quoi vivre, ce serait les patrons qui partout lutteraient pour avoir des ouvriers, et les salaires monteraient et deviendraient les vrais gains du travail. Car sur le marché du travail serait entré le plus grand de tous les compétiteurs pour l’occupation du travail, un compétiteur dont la demande ne pourrait être satisfaite que lorsque le besoin le serait, la demande du travail lui-même. Les patrons n’auraient pas seulement à lutter contre les autres patrons, tous sentant le stimulus d’un commerce plus considérable et de profits plus grands ; mais contre la capacité des ouvriers à devenir leurs propres patrons grâce aux substances et aux forces naturelles mises à leur portée par la taxe empêchant toute monopolisation.

Une fois la nature ainsi ouverte au travail, une fois le capital et les améliorations exemptés de l’impôt, et le commerce débarrassé de ses entraves, il deviendrait impossible de voir des hommes de bonne volonté incapables d’échanger leur travail contre les choses dont le manque les fait souffrir ; les crises périodiques qui paralysent l’industrie cesseraient ; tous les rouages de la production seraient mis en mouvement ; la demande resterait en paix avec l’offre et l’offre avec la demande ; le commerce s’étendrait dans toutes les directions, et chaque bras augmenterait la richesse.