Page:Henry George - Progrès et Pauvreté.djvu/60

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les constructions, le bétail, les outils, les machines, les produits agricoles et minéraux, les marchandises finies, les vaisseaux, les voitures, meubles et ainsi de suite. Une augmentation dans le nombre de choses semblables constitue un accroissement de richesse ; une diminution dans ce nombre, une diminution de richesse ; et la communauté qui, proportionnellement à ses membres, a le plus de ces choses, est aussi la plus riche. Le caractère commun de ces choses est qu’elles sont des substances ou des produits naturels adaptés par le travail humain à l’usage ou au plaisir humain, leur valeur dépendant de la somme de travail qui, en moyenne, serait nécessaire pour produire des choses du même genre.

Donc la richesse, le mot étant pris avec son sens économique, consiste en produits naturels amassés, transformés, combinés, séparés, ou, en d’autres termes, modifiés par l’effort de l’homme, pour la satisfaction des désirs humains. C’est le travail empreint sur la matière, de façon à emmagasiner, comme la chaleur du soleil est emmagasinée dans le charbon de terre, la puissance du travail humain pour servir les désirs humains. La richesse n’est pas le seul objet du travail, car on dépense aussi du travail pour servir directement le désir ; mais c’est l’objet et le résultat de ce que nous appelons le travail productif, c’est-à-dire du travail qui donne de la valeur aux choses matérielles. Rien de ce que la nature fournit à l’homme sans son travail ne peut être appelé richesse ; aucune dépense de travail ne peut avoir la richesse pour résultat, à moins qu’il n’y ait un produit tangible, qui a et conserve le pouvoir de satisfaire les désirs.

Maintenant, puisque le capital c’est la richesse consacrée à un certain emploi, rien ne peut être appelé capital qui n’a pas sa place dans la définition de la richesse. En admettant cela et en s’en souvenant, nous nous débarrassons de toutes les idées fausses qui vicient tous les raisonnements où elles se glissent ; obscurcissent la pensée populaire, et conduisent les penseurs les plus distingués dans un labyrinthe de contradictions.