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L’ANCIEN FONTAINEBLEAU


HISTOIRE DE LA VILLE


I. — IDÉE GÉNÉRALE

Placée entre son superbe château et son admirable forêt, la ville de Fontainebleau semble n’avoir d’autre fonction que de fournir le lit et la table aux touristes qui viennent les visiter. C’était déjà à peu près son rôle du temps des rois, lorsqu’il lui fallait héberger pendant les séjours de la cour tout un monde de domestiques, de soldats, de magistrats, de marchands, tous les solliciteurs de procès, tous les quémandeurs de pensions et d’abbayes, tous ceux qui avaient affaire au roi, à son conseil, à ses ministres.

Si le changement de régime lui a fait perdre son titre de capitale intermittente, la ville y a du moins gagné de voir se régulariser et s’épandre le flot d’étrangers qui la fait vivre. Le public est un maître moins capricieux, plus fidèle et plus généreux que l’ancien souverain.

Cependant, alors comme aujourd’hui, il y avait là des habitants à demeure, constituant une agglomération qui avait sa vie propre et son caractère particulier.

Presque pas d’industrie. François Ier y avait bien créé une fonderie de bronze et un atelier de tapisserie de haute lisse, mais ces établissements dont l’histoire se lie à celle du château où ils étaient installés, ne travaillèrent que pour le roi et tant qu’il plût au roi. Plus tard, au xviiie siècle, on essaya, dans un but de charité, d’y établir des filatures ; cette tentative, manquant sans doute du stimulant qui fait prospérer l’industrie privée, ne réussit pas.

Il s’y rencontrait seulement des fabriques de pain d’épice, qui, trouvant à leur portée l’excellent miel du Gâtinais, répandaient leurs produits dans les provinces voisines[1], des marchands de chandelles dont la clientèle

  1. V. Thoison, Chapitres détachés de l’Histoire de Fontainebleau, 1909. p. 74.