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CIII
DES LIVRES HERMÉTIQUES.


comme un fleuve[1]. C’est la contrepartie du passage où Hermès parle des maux qui puniront l’Égypte d’avoir abandonné sa religion. Enfin, dans une autre partie de son ouvrage[2], Lactance dit en parlant des démons : « Trismégiste les nomme des mauvais anges. » Or, dans les écrits qui nous restent d’Hermès, cette expression ne se trouve qu’une seule fois, et c’est précisément dans le passage en question. Toutes ces raisons prouvent clairement que ce passage n’est pas interpolé, que le Discours d’initiation nous est parvenu tel qu’il était du temps de Lactance, et qu’il n’a pu être écrit que sous le règne de Constantin.

La grande persécution du paganisme n’a eu lieu que sous les successeurs de Constantin, et il faut remarquer, en effet, qu’Hermès ne parle pas précisément d’une persécution sanglante. Il se plaint seulement des progrès de l’impiété, de l’oubli où est tombée la religion, des tombeaux qui remplacent les temples, allusion au culte des saints[3], et il ajoute,

  1. Lactance, Divin. instit., V, 15.
  2. Ibid., II, 15.
  3. Les païens accusaient même les chrétiens d’adorer un homme