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CIX
DES LIVRES HERMÉTIQUES.


des images : « Nos ancêtres trouvèrent l’art de faire des Dieux, et l’ayant trouvé, ils y mêlèrent une vertu convenable, tirée de la nature du monde. Comme ils ne pouvaient pas créer des âmes, ils évoquèrent celles des démons ou des anges, et les fixèrent dans les saintes images et les divins mystères, donnant ainsi aux idoles la puissance de faire du bien ou du mal[1]. » Ces croyances étaient communes aux païens et aux chrétiens ; mais les uns approuvaient ce que les autres condamnaient, le culte rendu aux démons qui habitaient les statues. Les chrétiens soutenaient que ces démons étaient des puissances malfaisantes ; les païens avouaient que leur action était parfois mauvaise et qu’ils étaient sujets aux passions et à l’erreur. Cette concession rendait la victoire de leurs adversaires trop facile ; pourquoi l’homme n’aurait-il pas réservé son culte et ses prières pour ce Dieu suprême que tous reconnaissaient également ? Il y avait bien encore quelques pieux regrets pour ce magnifique passé dont le souvenir même allait disparaître ; quelques fidélités

  1. Hermès, II, Disc. d’initiation, XI.