Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
25
LIVRE PREMIER.


prit ; il n’est pas la lumière, mais la cause de la lumière. Les deux noms sous lesquels il faut honorer Dieu ne conviennent qu’à lui seul, et à aucun autre. Aucun de ceux qu’on nomme Dieux, aucun des hommes ni des démons ne peut en aucune manière être appelé bon : ce titre ne convient qu’à Dieu seul ; il est le bien et n’est pas autre chose. Tous les autres êtres sont en dehors de la nature du bien; ils sont corps et âme, et il n’y a pas place en eux pour le bien. Le bien égale en grandeur l’existence de tous les êtres corporels et incorporels, sensibles et intelligibles. Tel est le bien, tel est Dieu. Ne dis donc pas d’un autre être qu’il est bon, c’est une impiété ; ne dis pas de Dieu qu’il est autre chose que le bien, c’est encore une impiété. Tout le monde emploie le mot de bien, mais tout le monde n’en comprend pas le sens ; aussi tout le monde ne conçoit pas Dieu, et par suite de cette ignorance, on appelle bons les Dieux et quelques-uns des hommes, quoiqu’ils ne puissent ni être bons, ni le devenir. Tous les autres Dieux sont appelés immortels, et on leur donne le nom de Dieux comme une dignité. Mais pour Dieu le bien n’est pas une dignité, c’est sa nature. Dieu et le bien sont une seule et même chose et le principe de toutes les autres ; car le propre de la bonté est de tout donner sans rien recevoir. Or, Dieu donne tout et ne reçoit rien. Dieu est