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HERMÈS TRISMÉGISTE.


elle que nous arrivons à lui. Prenons-la donc pour guide, nous avancerons à travers tous les obstacles. Il est difficile de quitter les choses présentes et accoutumées pour revenir aux voies anciennes. Les apparences nous charment, on refuse de croire à l’invisible ; or, les choses mauvaises sont apparentes, le bien est invisible aux yeux, car il n’a ni forme ni figure ; il est semblable à lui-même et différent de tout le reste. L’incorporel ne peut se manifester au corps. Voilà en quoi le semblable se distingue du différent, et en quoi le différent est inférieur au semblable.

L’unité, principe et racine de toutes choses, existe dans tout comme principe et racine. Il n’y a rien sans principe ; le principe ne dérive de rien que de lui-même, puisque tout dérive de lui. Il est lui-même son principe, puisqu’il n’en a pas d’autre. L’unité qui est le principe, contient tous les nombres, et n’est contenu par aucun ; elle les engendre tous et n’est engendrée par aucun autre. Tout ce qui est engendré est imparfait, divisible, susceptible d’augmentation ou de diminution. Le parfait n’a aucun de ces caractères. Ce qui peut s’accroître s’accroît par l’unité, et succombe à sa propre faiblesse lorsqu’il ne peut plus recevoir l’unité.

Voilà, ô Tat, l’image de Dieu, autant qu’on peut se la représenter. Si tu la contemples attentivement, et si tu la comprends par les yeux du cœur, crois-moi,