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LIVRE PREMIER.


même irrévélé et invisible, mais, en manifestant toutes choses, il se révèle en elles et par elles, à ceux surtout auxquels il veut se révéler.

Ainsi, ô mon fils Tat, prie d’abord le seigneur et le père, le seul, l’unique d’où est sorti l’unique, afin qu’il te soit propice et que tu puisses comprendre ce Dieu. Il faut pour cela qu’un de ses rayons illumine ta pensée. C’est la pensée seule qui voit l’invisible, parce qu’elle est invisible elle-même. Si tu le peux, tu le verras par les yeux de l’intelligence, ô Tat, car le seigneur n’est pas avare, il se révèle dans l’univers entier. Tu peux le comprendre, le voir, le saisir de tes mains et contempler l’image de Dieu. Mais comment pourrait-il se manifester à tes yeux, si ce qui est en toi est invisible pour toi-même ? Si tu veux le voir, pense au soleil, pense au cours de la lune, pense à l’ordre des astres. Qui maintient cet ordre ? car tout ordre est déterminé par le nombre et la place. Le soleil est le plus grand des Dieux du ciel, tous les Dieux célestes le reconnaissent comme leur roi et leur chef ; et cet astre, plus grand que la terre et la mer, laisse rouler au-dessus de lui des astres bien plus petits que lui. Quel respect, quelle crainte l’y oblige, ô mon fils ? Les courses de chacun de ces astres dans le ciel sont différentes et inégales ; qui a fixé à chacun d’eux la direction et la longueur de sa course ? L’Ourse tourne