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LIVRE PREMIER.


IX
DE LA PENSÉE ET DE LA SENSATION
LE BEAU ET LE BIEN SONT EN DIEU SEUL ET NULLE PART AILLEURS


Hier, ô Asclèpios, j’ai donné un discours d’initiation. Maintenant je crois nécessaire de le faire suivre d’un autre, et de parler de la sensation. Il paraît exister entre la sensation et la pensée cette différence que l’une est matérielle, l’autre essentielle. Chez les autres animaux la sensation, chez l’homme la pensée est unie à la nature. La pensée diffère de l’intelligence comme la divinité diffère de Dieu ; la divinité naît de Dieu, la pensée naît de l’intelligence ; elle est sœur de la parole et l’une sert d’instrument à l’autre. Toute parole exprime une pensée et toute pensée se mani-