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LIVRE PREMIER.


bien. Elle retourne en arrière et redescend vers les reptiles. Telle est la punition de l’âme mauvaise, et le mal de l’âme c’est l’ignorance. L’âme aveuglée, ne connaissant rien des êtres, ni leur nature, ni le bien, est enveloppée dans les passions corporelles. La malheureuse, se méconnaissant elle-même, est asservie à des corps étrangers et abjects ; elle porte le fardeau du corps ; au lieu de commander, elle obéit Voilà le mal de l’âme. Au contraire, la vertu de l’âme, c’est la Gnose ; car celui qui connaît est bon, pieux et déjà divin.

TAT.

Quel est-il, ô père ?

HERMÈS.

Celui qui ne prononce ni n’écoute beaucoup de paroles ; passer son temps à discuter, mon fils, c’est lutter contre les ombres, car Dieu, le père, le bien, n’est ni parlé, ni entendu. Les êtres ont des sensations parce qu’ils ne peuvent exister sans elles ; mais la connaissance (Gnose) diffère beaucoup de la sensation. Celle-ci est une influence qu’on subit, la connaissance est la fin de la science, et la science est un don de Dieu. Car toute science est incorporelle et emploie pour instrument l’intelligence, comme l’intelligence emploie le corps. Ainsi l’une et l’autre se servent d’un corps, soit intellectuel, soit matériel ; car tout doit