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LIVRE PREMIER.


autre chose ? Car Dieu n’est pas oisif, autrement tout serait en repos, puisque Dieu remplit tout. L’inertie n’existe ni dans le monde, ni nulle part, ni dans le créateur, ni dans la création ; c’est un mot vide. Il faut que toutes choses deviennent, et toujours et partout. Car le créateur est dans tout, il n’a pas de résidence particulière ; il ne crée pas une chose ou l’autre, mais toutes ; sa puissance créatrice ne demeure pas dans les êtres qu’il crée, ils restent sous sa dépendance.

Contemple par moi le monde qui s’offre à tes regards, considère avec soin sa beauté, son corps impérissable, plus ancien que tout, sa vigueur toujours rajeunie et toujours croissante. Regarde aussi les sept mondes disposés dans un ordre éternel, poursuivant éternellement leurs courses différentes. La lumière partout, le feu nulle part, car de la concorde et de la combinaison des contraires et des dissemblables est née la lumière allumée par l’énergie du Dieu générateur de tout bien, chef de tout ordre, conducteur des sept mondes. La lune, qui leur sert d’avant-garde, instrument de la naissance, transformant la matière inférieure. La terre, centre immobile de ce monde magnifique, nourrice et aliment de tout ce qu’elle porte. Contemple la multitude des êtres vivants, mortels et immortels, et la lune qui marque la limite entre