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HERMÈS TRISMÉGISTE.


qu’à l’humanité. Quelques hommes seulement ont le bonheur de s’élever jusqu’à cette perception du divin qui n’existe qu’en Dieu et dans l’intelligence humaine.

ASCLÈPIOS.

Les hommes ne sentent donc pas tous de la même manière, ô Trismégiste ?

HERMÈS.

Tous n’ont pas, ô Asclèpios, la vraie intelligence. Ils sont trompés lorsqu’ils se laissent entraîner à la suite de l’image sans chercher la véritable raison des choses. C’est ainsi que le mal se produit dans l’homme et que le premier de tous les êtres descend presque à la condition des brutes. Mais je vous parlerai du sentiment et de tout ce qui s’y rattache quand je m’expliquerai sur l’esprit. Car l’homme seul est un animal double. L’une des deux parties qui le composent est simple et, comme disent les Grecs, essentielle, c’est-à-dire formée à la ressemblance divine. La partie que les Grecs appellent cosmique, c’est-à-dire appartenant au monde, est quadruple et constitue le corps, qui, dans l’homme, sert d’enveloppe à l’élément divin. Cet élément divin et ce qui s’y rattache, les sens de l’intelligence pure, s’abritent derrière le rempart du corps.