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HERMÈS TRISMÉGISTE.


est le principe de toutes choses ; le monde, qui est mobile, ne peut être mis en première ligne. En lui la mobilité vient avant la stabilité, par cette loi d’agitation éternelle dans une fermeté immobile. Tout le sentiment de la divinité est donc immobile et se meut dans sa stabilité ; il est saint, incorruptible, éternel, et pour le définir mieux encore, il est l’éternité, consistant dans la vérité du Dieu suprême, la plénitude de toute sensation et de toute science, consistant pour ainsi dire en Dieu. Le sentiment du monde est le réceptacle de toutes les choses sensibles, des espèces et des sciences. Le sentiment humain consiste dans la mémoire, par laquelle l’homme se souvient de tous ses actes.

Le sentiment de la divinité descend jusqu’à l’animal humain. Dieu n’a pas voulu répandre sur tous les êtres ce sens suprême et divin, de peur d’en abaisser la grandeur en le mêlant à d’autres animaux. L’intelligence du sens humain, quelles qu’en soient l’intensité et la force, est tout entière dans la mémoire du passé ; c’est par cette ténacité de la mémoire que l’homme est devenu le roi de la terre. L’intelligence de la nature et de la qualité, le sens du monde, peut se découvrir par les choses sensibles qui sont dans le monde. L’éternité, qui tient le second rang, son sens est donné et sa qualité se connaît d’après le monde