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HERMÈS TRISMÉGISTE.


ce qui est au-dessus d’elle, car cette ordonnance ne pouvait aller du bas vers le haut. La suprématie des plus grands mystères sur les plus petits est nécessaire. L’ordre céleste l’emporte sur l’ordre terrestre comme étant absolument fixe et inaccessible à l’idée de la mort. C’est pourquoi les choses d’en bas gémirent saisies de crainte devant la merveilleuse beauté et l’éternelle permanence du monde supérieur. Car c’était un spectacle digne de contemplation et de désir, que ces magnificences du ciel, révélations du Dieu encore inconnu, et cette somptueuse majesté de la nuit, éclairée d’une lumière pénétrante quoique inférieure à celle du soleil, et tous ces autres mystères qui se meuvent dans le ciel en périodes cadencées, réglant et entretenant les choses d’ici-bas par d’occultes influences. Et tant que l’ouvrier universel ne mettait pas de terme à cette crainte incessante, à ces recherches inquiètes, l’ignorance enveloppait l’univers. Mais lorsqu’il jugea bon de se révéler au monde, il souffla aux Dieux l’enthousiasme de l’amour, et il versa dans leur pensée la splendeur que contenait sa poitrine, pour leur inspirer d’abord la volonté de chercher, puis le désir de trouver, et enfin la puissance de redresser.

Or, mon enfant merveilleux, Hôros, ce n’était pas dans la race mortelle que cela pouvait arriver, car elle n’existait pas encore, mais dans l’âme en sympathie