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LIVRE III.

verselle, l’un est le gardien des âmes, l’autre leur conducteur, celui qui les envoie et les classe dans les corps. L’un les garde, l’autre les relâche, selon l’ordre de Dieu.

Ainsi une loi d’équité préside aux changements qui s’accomplissent là-haut, de même que sur la terre elle modèle et construit les vases dans lesquels sont enfermées les âmes. Elle est assistée de deux énergies, la mémoire et l’expérience. La mémoire veille à ce que la nature conserve et maintienne chacun des types originels tel qu’il a été établi là-haut ; l’expérience a pour fonction de fournir à chacune des âmes qui descendent le corps qui lui est approprié, de façon que les âmes vives aient des corps vifs, les âmes lentes des corps lents, les âmes actives des corps actifs, les âmes molles des corps mous, les âmes puissantes des corps puissants, les âmes rusées des corps rusés, enfin que chaque âme ait le corps qui lui convient ; car ce n’est pas sans but que les animaux ailés sont couverts de plumes, que les animaux raisonnables sont doués de sens supérieurs et plus fins, que les quadrupèdes sont munis de cornes, de dents, de griffes ou d’autres armes, que les reptiles ont reçu des corps onduleux et flexibles et, de peur que l’humidité de leurs corps ne les rendît trop faibles, ont été armés soit de dents, soit d’écaillés pointues ; aussi résistent-