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LIVRE III.

qui rend l’animal plus énergique et plus fougueux, et le corps plus vif et plus actif. Si c’est l’air qui est en excès, le corps et l’âme de l’animal sont par cela même légers, mobiles et inquiets. Un excès d’eau rend l’âme douce, affable, facile, sociable et disposée à plier, parce que l’eau se mêle et s’unit à tous les autres objets, les dissout si elle est abondante, les mouille et se répand sur eux si elle est en petite quantité. Un corps amolli par trop d’humidité offre peu de résistance, une légère maladie le dissout et en relâche peu à peu le lien. Si l’élément terrestre est dominant, l’âme de l’animal est obtuse parce que le corps manque de subtilité ; elle ne peut se faire jour à travers l’épaisseur des organes, elle reste en elle-même, entravée par le poids qu’elle porte ; le corps est solide, mais inerte et lourd ; il ne peut se mouvoir qu’avec effort.

Mais si les éléments sont dans un juste équilibre, l’animal est ardent à l’action, léger pour le mouvement, d’un contact facile et d’une constitution robuste. De la prédominance de l’air et du feu naissent les oiseaux, qui se rapprochent des éléments dont ils sont sortis. Une grande proportion de feu unie à un peu d’air et à une égale quantité d’eau et de terre produit des hommes, et l’excès de la chaleur devient de la sagacité, car notre intelligence est une sorte de feu, qui