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LIVRE IV.

reste un rempart[1] pour eux-mêmes et pour leur maître, mais si l’un est le plus faible, il est entraîné par les deux et est puni dans la vie d’ici-bas. C’est lui, mon fils, qui doit être ton guide. Il faut te frotter d’huile pour la lutte, soutenir le combat de la vie et en sortir vainqueur.

Maintenant, mon fils, je vais passer en revue les principes : tu comprendras mes paroles en te rappelant ce que tu as appris.

Tous les êtres sont mus ; le non être seul est immobile. Tous les corps se transforment, quelques-uns seuls se décomposent. Les animaux ne sont pas tous mortels, ils ne sont pas tous immortels. Le dissoluble est corruptible, le permanent est immuable, l’immuable est éternel. Ce qui naît toujours se corrompt toujours, mais ce qui ne naît qu’une fois ne se corrompt pas et ne devient pas autre chose. D’abord Dieu, ensuite le monde, en troisième l’homme ; le monde pour l’homme, l’homme pour Dieu. La partie sensitive de l’âme est mortelle, sa partie raisonnable est immortelle ; toute essence est immortelle, toute essence est sujette au changement. Tout être est double, aucun être n’est stable. Toutes choses ne sont pas mues par l’âme, mais tout ce qui est, est mu par l’âme. Tout passif sent,

  1. Je lis ἔρυμα (eruma) au lieu de ἔρημα (erêma), qui me paraît inintelligible.