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LIVRE IV.


V

Voici donc ce qu’on peut dire des trois temps : Ils ne sont pas par eux-mêmes et ne sont pas liés, et d’un autre côté ils sont liés et sont par eux-mêmes. Veut-on supposer le présent sans l’existence du passé ? L’un ne peut subsister sans l’autre, car le présent naît du passé, et du présent sort l’avenir. Si nous voulons aller au fond des choses, nous raisonnerons ainsi : Le temps passé est rentré dans ce qui n’est plus ; le futur n’est pas, tant qu’il n’est pas devenu présent ; le présent, à son tour, cesse d’être lui du moment qu’il demeure. Ce qui ne dure pas un moment et n’a pas de centre fixe peut-il s’appeler présent, lorsqu’on ne peut pas même dire qu’il existe ? De plus, le passé s’adaptant au présent et le présent au futur, ils deviennent un. Il y a entre eux identité, unité, continuité. Ainsi le temps est continu et distingué, tout en étant un et identique.

(Stobée, Ecl. phys., ix, 41.)