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LIVRE IV.


VI


L’âme est donc, ô Ammon, une essence ayant sa fin en elle-même, recevant à l’origine la vie qui lui est destinée, et attirant à elle, comme une matière, une raison qui a la fougue et le désir. La fougue est une matière ; si elle s’accorde avec la partie intelligente de l’âme, elle devient le courage et ne cède pas à la crainte. Le désir aussi est une matière ; associé à la partie raisonnable de l’âme, il devient la tempérance et ne cède pas à la volupté. Car la raison supplée à l’aveuglement du désir. Quand les facultés de l’âme se coordonnent ainsi sous la suprématie de la raison, elles produisent la justice. Le gouvernement des facultés de l’âme appartient à l’essence intelligente qui existe en elle-même dans sa raison prévoyante, qui a pour autorité sa propre raison. Elle gouverne tout comme un magistrat ; sa raison prévoyante lui sert de