Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/394

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
268
HERMÈS TRISMÈGISTE.

irrationnelle. L’âme divine appartient à un corps divin, c’est en lui qu’elle a son énergie ; elle s’y meut et l’agite. Lorsqu’elle se sépare des êtres mortels, elle abandonne ses parties irrationnelles et entre dans le corps divin, et, comme elle est toujours mobile, elle est emportée dans le mouvement universel. L’âme humaine a aussi quelque chose de divin, mais elle est attachée à des éléments irrationnels, le désir et la fougue ; ces éléments sont immortels, car ce sont des énergies, mais ce sont les énergies des corps mortels ; aussi sont-elles éloignées de la partie divine de l’âme, qui est dans le corps divin. Lorsque celle-ci entre dans un corps mortel et y rencontre ces éléments irrationnels, par leur présence elle devient une âme humaine. Celle des animaux se compose de fougue et de désir. Aussi les animaux sont-ils appelés brutes, parce que leur âme est privée de raison. La quatrième espèce d’âmes, celle des êtres inanimés, est placée en dehors des corps qu’elle agite. Elle se meut dans le corps divin, et le meut comme en passant.

(Stobée, Ecl. phys., lii, 5.)