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XXXVII
DES LIVRES HERMÉTIQUES.


l’invention du papyrus. Selon Jablonski, le nom de Thoth signifie colonne en égyptien. Il est malheureux pour la science qu’au lieu des livres mentionnés par Clément d’Alexandrie et de ceux où, selon Plutarque, étaient expliqués les noms des Dieux, nous n’ayons que des œuvres philosophiques d’une époque de décadence. Cependant les livres hermétiques que nous possédons ont aussi leur valeur relative. Il nous font connaître la pensée religieuse de l’antiquité, non pas sous la forme la plus belle, mais sous sa dernière forme.

Pour exposer l’ensemble de la théologie hermétique, je ne puis mieux faire que de reproduire le résumé que M. Vacherot en a donné dans son Histoire critique de l’École d’Alexandrie. « Dieu, dit-il, y est conçu comme un principe supérieur à l’intelligence, à l’âme, à tout ce dont il est cause[1]. Le bien n’est pas un de ses attributs, c’est sa nature même ; Dieu est le bien, comme le bien est Dieu. Il est le non-être en tant qu’il est supérieur à l’être. Dieu produit

  1. « Dieu n’est pas l’intelligence, mais la cause de l’intelligence ; il n’est pas l’esprit, mais la cause de l’esprit ; il n’est pas la lumière, mais la cause de la lumière. » (Livre I, Discours universel.) — « Dieu est au-dessus de tout et autour de tout. » (I, la Clé.)