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LVI
ÉTUDE SUR L’ORIGINE

il n’est pas vraisemblable que l’auteur en ait eu connaissance ; autrement il y aurait fait allusion, soit pour y adhérer, soit pour le combattre.

Ce qui semble certain, c’est que le Poimandrès est sorti de cette école des thérapeutes d’Égypte, qu’on a souvent confondus à tort avec les esséniens de Syrie et de Palestine, Philon établit entre les uns et les autres d’assez notables différences. « Les esséniens, dit-il, regardent la partie raisonneuse de la philosophie comme n’étant pas nécessaire pour acquérir la vertu, et ils la laissent aux amateurs de paroles. La physique leur paraît au-dessus de la nature humaine ; ils l’abandonnent à ceux qui se perdent dans les nuages, sauf les questions relatives à l’existence de Dieu et à la création du monde. Ils s’occupent par-dessus tout de la morale. » Philon décrit ensuite les mœurs des esséniens, et cette description pourrait s’appliquer aux premières communautés chrétiennes, tant la ressemblance est frappante. On peut donc croire que c’est parmi eux que les apôtres ont recruté leurs premiers disciples. Il me semble probable que le Pasteur d’Hermas est sorti de ce groupe, et que le titre de l’ouvrage