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LVIII
ÉTUDE SUR L’ORIGINE

-il, qui découvrent par des songes pendant leur sommeil les dogmes vénérables de la philosophie sacrée. » Or, l’auteur du Poimandrès commence son ouvrage par ces mots : « Je réfléchissais un jour sur les êtres ; ma pensée planait dans les hauteurs, et toutes mes sensations corporelles étaient engourdies comme dans le lourd sommeil qui suit la satiété, les excès ou la fatigue. » Il raconte ensuite sa vision, puis, après l’avoir écrite, il s’endort plein de joie : « Le sommeil du corps produisait la lucidité de l’intelligence, mes yeux fermés voyaient la vérité. » Selon Philon, les thérapeutes avaient coutume de prier deux fois par jour, le matin et le soir ; l’auteur du Poimandrès, après avoir instruit les hommes, les invite à la prière aux dernières lueurs du soleil couchant.

Après s’être répandus parmi les Juifs d’Asie, les missionnaires chrétiens allèrent porter leurs doctrines chez les Juifs d’Égypte. Au lieu des mœurs laborieuses des esséniens, qui, selon Philon, exerçaient des métiers manuels, mettaient en commun les produits de leur travail, et réduisaient la philosophie à la morale et la morale à la charité, les monastères