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LXII
ÉTUDE SUR L’ORIGINE


génération au fils de Dieu, à l’homme unique, indiquent que l’auteur vivait à une époque où le christianisme avait déjà pénétré à Alexandrie, et qu’il s’est trouvé en contact avec quelques chrétiens. Cependant un examen attentif n’autorise guère à supposer qu’il connût leurs livres, ni même qu’il fût initié à leurs dogmes.

Les premières sociétés chrétiennes étaient de véritables sociétés secrètes. Si l’ardeur du prosélytisme pouvait étouffer la crainte des persécutions, il restait toujours le danger d’exposer les croyances nouvelles aux insultes et aux railleries de ceux qui n’étaient pas préparés à les recevoir. Il est vrai que les apôtres et leurs premiers disciples, étant des Juifs, s’adressaient d’abord à leurs coreligionnaires ; mais l’expérience leur avait appris dès le début que l’attachement des Juifs à la tradition les mettait en défiance contre toute tentative de réforme. La liberté des mœurs grecques permettait de prêcher le Dieu inconnu sur la place publique d’Athènes, mais on se serait fait lapider, comme saint Étienne, en annonçant l’Incarnation dans un synagogue. D’ailleurs, la mode était aux mystères ; le secret des ini-