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LXXII
ÉTUDE SUR L’ORIGINE


vent, en lisant l’histoire des sectes philosophiques et religieuses, que c’est presque toujours entre les écoles les plus voisines que s’engagent les luttes les plus vives. Séparés des gnostiques par quelques principes particuliers, les néoplatoniciens, et surtout les hermétiques, s’en rapprochaient par l’ensemble de leurs idées : « La seule voie qui mène à Dieu, c’est la piété unie à la gnose[1] ; » — « la gnose est la contemplation, c’est le silence et le repos de toute sensation ; celui qui y est parvenu ne peut plus penser à autre chose, ni rien regarder, ni même mouvoir son corps[2] ; » — « la vertu de l’âme, c’est la gnose ; celui qui y parvient est bon, pieux et déjà divin[3]. »

Par ces tendances mystiques, qui se manifestent à chaque page, les livres d’Hermès se placent d’eux-mêmes entre les gnostiques et les néoplatoniciens. Une telle ressemblance de doctrines suffirait presque pour les rapporter à la même époque. Je trouve d’ailleurs, dans le dialogue intitulé de l’Intelligence commune, un passage qui me paraît confirmer cette induction, et qui peut aider à fixer une date plus

  1. Hermès, I, le Bien est en Dieu seul.
  2. Ibid., I, la Clé.
  3. Ibid., I, la Clé.