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ÉTUDE SUR L’ORIGINE


apothéose comme une superstition. Les païens, au contraire, y croyaient, et s’ils admettaient que la plupart des Dieux avaient été des hommes, ils ajoutaient que leurs bienfaits les avaient élevés à la divinité. Quand Hermès parle de ses ancêtres Ouranos et Kronos, il croit à leur apothéose ; c’est donc là un évhémérisme païen, et non chrétien ou juif comme celui des livres sibyllins. Quelquefois il appelle le ciel l’Olympe ; ailleurs, il emprunte au stoïcisme cette fière pensée : « L’homme est un Dieu mortel[1]. » Mais après avoir constaté ces signes caractéristiques de l’influence grecque, il faut ajouter que la doctrine est restée la même dans son ensemble, et de plus, que cette doctrine est plutôt celle d’une époque que celle d’une école. On la retrouve, sauf quelques traits particuliers, dans Plotin et ses successeurs, dans Apulée, dans Macrobe, et même dans Origène et d’autres docteurs de l’Église. Il y a ainsi à chaque siècle une somme d’idées communes à toutes les sectes même rivales et ennemies, et cela était surtout vrai à cette époque, où l’unité politique

  1. De l’Intelligence commune. — La Clé.