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LXXIX
DES LIVRES HERMÉTIQUES.


ligion égyptienne qui s’engendre lui-même. Ce qui est dit des démons peut se rattacher à l’Égypte aussi bien qu’à la Grèce. Une des fonctions qui leur sont attribuées est la distribution des châtiments. Chez les Grecs, c’était le rôle des Euménides, du démon Eurynomos, peint par Polygnote dans la Leschè de Delphes, des hommes au corps de feu qui, d’après Platon, punissent dans le Tartare les tyrans et autres grands criminels ; mais les démons existent avec le même caractère dans la religion égyptienne : le Rituel funéraire parle de « bourreaux qui préparent le supplice et l’immolation ; on ne peut échapper à leur vigilance ; ils accompagnent Osiris. Qu’ils ne s’emparent pas de moi ! que je ne tombe pas dans leurs creusets[1] ! »

Un autre fragment contient une allusion à Phidias et une anecdote sur le musicien Eunomios de Locres. Patrizzi, qui fait d’Hermès un contemporain de Moïse, se donne beaucoup de peine pour expliquer ces passages. Il avoue d’ailleurs que l’ensemble du morceau est assez insignifiant, et il hésite à l’at-

  1. De Rougé, Étude sur le Rituel funéraire (Revue archéologique, 1860, p. 342).