Nala. Quelquefois, on la prenait en pitié ; quelquefois, on riait d’elle.
Un soir, très lasse, elle s’assit à la lisière d’une forêt. Elle entendait des bruits terribles, elle n’en avait pas souci. Elle cherchait à se consoler par de beaux souvenirs. Elle se rappelait la douce parole du cygne, elle songeait aux serments anciens de Nala. Il avait donc pu y manquer !
Un tigre rugit tout près d’elle. Elle ne s’effraya pas.
« Tu es sans doute le roi de la forêt, dit-elle. Je suis Damayanti, la femme du roi Nala. J’ai les yeux pleins de douleur. Viens, ô bête royale ; viens et me rends courage : dis-moi que tu as vu passer Nala. N’était-il point malade ? Te sembla-t-il bien triste ? C’était de m’avoir quittée. Quel chemin tenait-il ? Tu restes silencieux. Tu ne l’as pas vu passer. Approche alors, ô bête, et