Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/118

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On devinait, aux gestes inquiets des jeunes gens, à leurs paroles, qu’ils cherchaient quelqu’un. Ils s’adressèrent au Bouddha :

« N’as-tu pas vu passer une femme ? demandèrent-ils.

— Non pas. Qui êtes-vous ?

— Nous sommes des musiciens. Nous allons de ville en ville. Souvent, nous avons joué devant des rois ; ils appréciaient notre mérite. Aujourd’hui, nous menions avec nous, pour nos plaisirs, une fille. Mais, tandis que nous dormions, là-bas, au bord de la route, elle s’est enfuie, et elle nous a volé tout ce qu’elle a pu. C’est elle que nous cherchons.

— Vaut-il mieux, demanda à son tour le Bouddha, vaut-il mieux que vous cherchiez cette femme, ou que vous vous cherchiez vous-mêmes ? »

Les musiciens ne répondirent au Maître que par des rires.

« Joue du luth, » dit-il alors à celui qui riait le plus haut.

Le musicien joua. Il était habile, et l’on comprenait qu’il eût charmé des rois. Quand il eut fini :

« Donne-moi ton luth, » ordonna le Maître.

Il joua. Les musiciens l’écoutaient avec étonnement. Ils ignoraient que, d’un luth, pussent sortir de pareils sons. Le vent se taisait, et, pour